•Nom: Tihelviell •Prénom(s): Saëlynn •Surnom(s): Sael •Age: 19 ans •Sexe: Féminin •Situation: Célibataire •Orientation sexuelle: Bissexuelle •Élément: Glace | •Origines: Les marais •Lieu de naissance: Basara •Classe: Terramancienne •Race: Ange •Guilde: Aucune •Métier: Aucun •Classe sociale: Aisée •Camp: Évolutionniste |
Point de vie et points de magie:
Point de vie | 12 |
Points de magie | 28 |
Saëlynn est une jeune fille patiente... très patiente qui attendra toujours le meilleur moment pour agir, pour cela, on peut considérer qu'elle agit comme un chasseur: capable de traquer sa proie indéfiniment. Mais contrairement à ces-dernier, Saëlynn est pacifiste et tente de faire comprendre à qui veut bien l'entendre, que les Ayons ne sont pas que des viles créatures. Obstinée et déterminée lorsque quelque chose lui tient à coeur, il n'est pas facile de lui faire entendre raison une fois une idée en tête, oh... bien sûr, elle vous entendra, mais soyez certain qu'elle ne vous prendra pas réellement en considération. Elle peut également faire preuve d'un certain égoïsme car elle est relativement fermée aux idées d'autrui, estimant que seules les siennes sont réellement justes...
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Un visage juvénile et un sourire enfantin... à première vue, Saëlynn semble être l'archétype de l'insouciance même pourtant, en y regardant mieux, on peut s'apercevoir que son corps sveltes et la musculature de ses jambes sont idéales pour la course et le combat. Elle a de long cheveux châtains, presque blonds et de grands yeux de la même couleur. sa peau claire se fond entre les mèches de ses cheveux. Saëlynn a le visage rond et les traits fins, elle est, ce qu'on pourrai dire, un bien joli brin de femme, et elle même ne se cache pas de passer quelques longues minutes, tous les matins, à sa toilette personnelle!
Souvent, Saëlynn se félicitait de ne garder aucun souvenir de sa vie dans les quartiers pauvres de la ville. Chez les Tihelviell, elle était heureuse ; elle ne connaissait rien de la faim ou du froid, ni de la dureté de la vie. Ici, tout était facile, il suffisait de demander pour obtenir. Lorsqu'elle entendait parler de ces pauvres gens dont l'existence était si difficile, elle se demandait toujours comment ils faisaient pour supporter tant de misère. L'aurait-elle supporté, elle ?
Parfois, elle s'interrogeait sur les raisons qui avaient poussé cette noble famille à la recueillir chez eux, elle, petite fille défavorisée sans aucun lien avec la noblesse. Bien sûr, il était inutile de se poser la question. Quand elle peignait, rien de tout cela n'importait ; quand elle peignait, elle se sentait entourée et aimée. Les Tihelviell appréciaient ses peintures, et ils adoraient les montrer. Combien de soirées, combien de bals mondains organisés dans le seul but d'exposer aux regards les œuvres innocentes de leur petite protégée ? Elle avait depuis longtemps cessé de les compter.
Elle n'avait jamais éprouvé la sensation de ne pas appartenir à cette famille, quand bien même elle ne partageait pas le même sang. Ses parents lui souriaient autant qu'à Erth, et Erth passait beaucoup de temps avec elle ; parfois, même, ils peignaient ensemble - même si Erth n'avait vraiment aucun talent. Il lui apprenait à se battre à l'épée, parce qu'il aurait aimé avoir un petit frère, et parce que Saëlynn suivait le rythme sans la moindre difficulté. Elle s'amusait beaucoup à ces duels.
Pourtant, cette image idyllique de la famille parfaite devait voler en éclats - peut-être parce que Saëlynn ne comprenait pas les humains. Elle avait dû manquer quelque chose, laisser échapper un signe qui l'aurait prévenue de ce qui allait se produire. Elle n'avait pas dû bien apprendre, pas assez bien observé, compris. Ce qui était arrivé... elle aurait pu l'éviter, si elle avait été préparée. Ainsi, elle n'aurait peut-être pas pris peur si stupidement.
C'était une soirée ordinaire, avec beaucoup de monde, et beaucoup de compliments. Comme toujours, les amis des Tihelviell avaient encensé le talent de la jeune fille. Tout s'était bien déroulé, jusqu'au moment où Merkant avait froncé les sourcils par-dessus sa coupe de vin ; Saëlynn l'avait remarqué, bien sûr, mais elle n'avait pas compris. Il avait haussé le ton, et l'homme en face de lui paraissait sourire, pourtant cela agaçait Merkant.
"Votre adorable fille possède des qualités indéniables... Il est bien dommage qu'Erth lui ressemble si peu..." Il n'y avait là rien d'extraordinaire - pourtant Merkant avait changé d'humeur, et tout avait semble aller de mal en pis. Il quitta la soirée bien avant son terme, et l'on ne le revit plus dans la grande salle de réception.
Plus tard, après que le dernier invité soit parti, sa femme Maev l'avait retrouvé dans la chambre qu'ils partageaient, et leurs voix avaient tranché le silence comme un coup de couteau. Effrayée, Saëlynn s'était réfugiée dans sa chambre en priant pour que le calme revienne ; Erth n'était pas là, pas encore rentré après avoir raccompagné une jeune femme de sa connaissance. C'était lui qui d'ordinaire rassurait sa jeune sœur, habitué aux peurs enfantines d'une Ange pacifiste.
Elle percevait les mots, les paroles échangées et, si elle ne comprenait pas le sens de tout ceci, elle devait longtemps garder en mémoire cette soirée, dans chaque menu détail. Merkant reprochait à sa fille, enfant des rues ne possédant pas une goutte de son sang, de prendre le pas sur son frère aîné, l'héritier de la famille Tihelviell. Elle ignorait ce que tout cela voulait dire mais, bien que Maev la défendît de son mieux, elle ne faisait qu'encourager le courroux de son époux, lequel affirmait vouloir rétablir le bon ordre des choses.
Les voix se turent enfin et, après un instant, Saëlynn espéra que tout était rentré dans l'ordre. Mais, plus tard, la porte de sa chambre s’était ouverte, et Merkant Tihelviell était entré, le pas lourd et la mine sombre, l’odeur épicée du vin le précédant dans sa marche. La peur n’avait pas quitté la jeune fille, et elle frémit en sentant chez son père quelque chose dont elle n’avait pas l’habitude : de la colère… et autre chose. Qu'elle ne connaissait pas. La peur redoubla.
Il s'approcha, lentement, ses bottes claquant durement sur le sol. Puis, soudain, il lui saisit le poignet et la tira vers lui, se penchant sur elle jusqu'à toucher son visage de son nez. Il sentait le vin, oui, plus que jamais. Il n'y avait qu'une bouteille ouverte depuis peu pour avoir un tel arôme, songea-t-elle. Et son père n'était pas une bouteille. Il fronçait les sourcils avec une telle force qu'il en paraissait plus sévère que jamais.
"Et ils osent dire que tu vaux mieux que mon fils... Mieux que mon sang !"
Il lui reprochait quelque chose, n'est-ce pas ? Qu'avait-elle pu faire de mal ? Elle l'ignorait. Mais elle tremblait trop pour oser poser la question ; sa voix l'aurait trahie avant de prononcer trois mots. Il la poussa brusquement et elle tomba en arrière, trébuchant sur le lit qui la reçut avec un bruit étouffé. Il paraissait grand, soudain, immense, imposant et inquiétant. Et son regard dur paralysait ses membres et accélérait les battements de son cœur. Comment pouvait-elle avoir peur de son père ? Il n'y avait pas de réponse à cette question ; elle avait peur, et c'était tout.
Il délaça l'une de ses bottes et la jeta avec force sur le lit, tout près de Saëlynn. L'autre suivit, avant qu'un chandelier n'aille percuter le mur de l'autre côté de la pièce. La fureur de Merkant, sentiment que la jeune Ange découvrait aujourd'hui, cette fureur semblait s'amplifier à mesure qu'elle explosait, et Saëlynn se mit à gémir à chaque choc ; elle craignait que l'un de ces objets ne tombe sur elle et ne la blesse. Un flacon de parfum heurta ses bras levés en protection devant son visage, et elle cria.
Merkant se jeta sur elle en hurlant des paroles qu'elle ne saisit pas. Il tenta de la blesser, de lui arracher ses vêtements, les chères étoffes qu'il lui avait offertes. Dans la lutte qui s'ensuivit, Saëlynn trouva un objet dur et froid ; s'en emparant, elle l'utilisa pour se défendre, frappa, frappa de toutes ses forces sans bien comprendre ce réflexe de violence qui lui faisait repousser l'assaut de cet homme changé. Il y eut des cris - puis il n'y eut bientôt plus rien, et Merkant Tihelviell s'effondra sans un bruit sur le sol. Troublée, la jeune fille regarda sa main, regarda l'objet, et eut un hoquet de stupeur...
Etait-ce du sang, sur cette lame argentée ?
La porte fut de nouveau ouverte, son grincement interminable couvrant les sanglots silencieux de Saëlynn, révélant la silhouette rassurante d'Erth. Erth dont le visage refléta choc, puis rage. Le si gentil Erth qui saisit sa jeune sœur par les cheveux, hurlant d'autant de fureur que son père, la traînant derrière lui jusqu'au perron, où il la jeta sans ménagement. Il la tuerait, promit-il. Il la tuerait, mais avant cela, il voulait la voir souffrir, la voir lutter pour sa survie - il voulait l'enfermer en enfer, là d'où l'on ne revient jamais.
Deux jours plus tard, il la présentait devant le Mur, anéantie et terrifiée. Sans la moindre compassion, il l'offrit aux portes de la cité d'Arkados, indifférent aux larmes de peur et de chagrin, plus décidé que jamais à se débarrasser de cette sœur traîtresse qui avait osé tuer son bienfaiteur. Il l'avait reniée, déchue de son statut usurpé de noble, rendue à la médiocrité qui était la sienne ; éperdue de douleur et de terreur face à cet inéluctable destin qu'il lui imposait et ce démon horrifique qui allait lui voler ce qui lui restait d'existence, Saëlynn ne savait plus que faire.
Le choix était simple : son frère, ou la cité. La mort, ou l'enfer.
Ne pouvait-elle revenir au passé ? Ce temps joyeux où tout n'étais que rires et bonheur ? Cette époque révolue ne lui laissait que souvenirs amers, un intense sentiment d'inachevé, d'éden perdu à jamais. Elle avait tué, quelle qu'en soit la raison, et elle devait en payer le prix. Elle comprenait cela, à présent. Elle n'avait que 19 ans, et elle se préparait au plus mauvais rêve qu'elle ait jamais vécu : une vie de tourments pour expier un irréparable péché.
Ce n'est que deux jours d'errance entre les rues plus tard qu'elle appris quelle allait être sa destinée: ayant rencontrée un brave homme se présentant comme étant un Oracle, elle découvrir qu'elle était de ces personnes capables de parler et de commander aux ayons, capable de faire, avec eux, des pactes. Ils étaient haïs de tous, mais dans sa quête de la rédemption, ils allaient être ses plus fidèles alliés...